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Violin sonatas / Félix Mendelssohn-Bartholdy, comp.
Musique audio
Edité par Hyperion Records Limited-London. Lyon - 2021
De Mendelssohn on ne connaît officiellement que la Sonate pour violon et piano en fa mineur op. 4 de 1823, dédiée à Edouard Rietz. Le premier intérêt de cet enregistrement est de corriger cette regrettable lacune en donnant accès à des pages énigmatiquement laissées en suspens par le compositeur, mais toutes également marquées par la virtuosité pianistique et violonistique de Mendelssohn ainsi que par son génie créatif. La Sonate en fa majeur de 1838 (MWV Q26), découverte par Yehudi Menuhin en 1953, mais qui dut attendre 2009 pour bénéficier d'une édition philologique assurée, se signale par son exubérance et sa maîtrise formelle. Entre réminiscences des Lieder ohne Worte et fascination paganinienne du Perpetuum mobile final, on appréciera ici l'engagement profond du violon d'Alina Ibragimova et du piano parfois un rien impérieux - prise de son ? - de Cédric Tiberghien. La Sonate en fa majeur de 1820 (MWV Q7) est assurément une oeuvre de jeunesse qui, par son obédience tempérée d'originalité personnelle, ne cherche toutefois aucunement à cacher le classicisme que Carl Friedrich Zelter (1738-1832) enseignait au jeune garçon : le finale n'est-il d'ailleurs pas modelé sur le thème principal du Rondo final de la 102e Symphonie de Haydn ?... Enfin le fragment en Ré d'une Sonate inachevée en 1820, par ses proportions et son dramatisme, laisse percevoir l'influence de la prodigieuse Sonate à Kreutzer, op. 47, de Beethoven (1802-1805) qui pourrait en avoir été le modèle pour un Mendelssohn de onze années... On ne saura jamais quelles furent les causes sinon les raisons de cette troublante interruption. Mais, si vous ajoutez à l'intérêt musicologique l'incontestable et subtil autant que brillant talent des deux interprètes, depuis longtemps à l'écoute l'un de l'autre, vous aurez là les ingrédients d'un enregistrement remarquable et parfaitement réussi.